Mieux vaux tard que jamais ! Après insistance auprès de la Métropole Européenne de Lille et grâce à la mobilisation collective, nous avons enfin à notre disposition les modalités du contrat passé entre Keolis (société qui gère le service public de transports de la MEL) et Clear Channel (société d’affichage publicitaire) à propos des écrans dans les transports publics.
Il s’agit en fait d’un avenant de 12 pages au contrat publicitaire déjà passé en 2005 entre les deux sociétés qui concerne les dispositifs d’affichages classiques.
Sur les 12 pages de cet avenant, 11 nous ont été fournies (la page 6 étant absente) et une information en haut de la page 7 est cachée.
Nous mettons à disposition des citoyens via ce lien le document qui nous a été envoyé par la métropole le 16 mai dernier.
Regardons de plus près…
Pour aller droit à l’essentiel, ce qu’on apprend :
- le contrat publicitaire entre Keolis et Clear Channel est valable jusqu’au 31 mars 2020 (page 2)
- que « Désireuse de dynamiser, de rajeunir et d’embellir les supports publicitaires […] Keolis Lille souhaite dans le cadre du Contrat, la mise en place de supports numériques » (page 2)
- que Keolis ne reçoit aucune contrepartie financière à l’installation de ces écrans (haut de la page 7)
Exemplarité, mon œil !
Alors que sur son site web, Keolis dit « s’engager dans une démarche d’exemplarité » en matière de mobilité durable, nous rappelons que ces supports numériques sont énergivores. Dans le film Demain, Thierry Salomon de l’association négaWatt explique ainsi « Est-ce bien raisonnable d’avoir dans nos métros des écrans vidéos dont la consommation d’énergie, d’un seul de ces écrans est la consommation en électricité […] de deux familles ? »
De plus, ils diffusent bien souvent des incitations à surconsommer ainsi qu’à acheter des véhicules individuels polluants, un comble pour la société de transports en commun.
Ainsi, alors même que les usagers font le choix du transport public écologique, ils sont renvoyés par ces publicités à un comportement anti-écologique. L’usager, pourtant principal concerné, est d’ailleurs le grand absent de ce contrat. Pourtant, c’est bien son regard qui est visé par les publicitaires, son quotidien qui est impacté. En témoigne les 500 signatures déjà récoltées sur notre pétition.
On les a à l’œil !
Pour rappel, si ce contrat court jusqu’à 2020, la Délégation de Service Public de transport s’achève elle fin 2017 et Keolis n’est pas assuré d’être reconduit sur celle-ci. Nous incitons en tout cas Keolis à revenir sur cet avenant au plus vite et appelons les élus de la métropole à prendre en considération cette question dans ses choix futurs.
1 Commentaire
Je trouve que la créativité dont vous avez fait preuve en appliquant le carton a « trou » sur la pub est vraiment ingénieux, elle me convient tout a fait, elle dégrade rien, elle ne fait que souligner de manière claire le problème dénoncé en utilisant l’énergie de l’adversaire ( comme une prise de judo) et en plus il y a une signature ( a ce que j’aperçois… )
D’une grande élégance et intégrité !
Bravo !